Nou Viktim: en hommage des victimes du séisme du14 août.



Par Jocelyn Godson Hérard 


 « Nou Viktim, » est le titre d’une musique que viennent de sortir, en collaboration, plusieurs jeunes artistes de Camp-Perrin en hommage à toutes les victimes du séisme du 14 Août dernier. C’est non seulement un hommage aux victimes, mais c’est aussi un hymne à la motivation, à l’instinct de survie, un appel à la résistance et au combat, un son de cor appelant à l’union... Une musique qui doit être écoutée. 


Analyse.

La musique débute avec une phrase interrogative marquant la tristesse suivie d'une affirmation que personne ne peut nier: « Konbyen zanmi k ale… ? » Lanati frape, kite n ak dlo nan je. » Le choc, la rapidité et l’inattendu sont décrits avec subtilité et un beau jeu de mots dans ses paroles de Jobi : « Nan yon klendèy peyi m an dèy… » suivi d’un message de motivation : Ou menm ki la, m vin di w pa dekouraje […] depi se kote ki gen vi, […] toujou gen espwa. » Mais malgré cela,  malgré le fait d’être certain que la vie continue et qu’après l’orage c’est le beau temps, il est difficile pour nous de ne pas être accablés. Cela, Céline l’illustre bien avec ses mots : « Se kè nou k ap rache, papa n pa ka kenbe […] nou pa kapab ankò, wi n ap mande w ranfò. » Une véritable prière d’affliction. Et quel fou penserait que la vie est toujours rose ?Si quelqu’un l’avait pensé, G-Money tient à le rectifier dès le début de son couplet : « Solèy la klere chak jou,  dèfwa tou konsa l konn etenn tou, lanati k pou ta pou nou, dèfwa nan kè nou l met pè n tou.» Utilisant ces images pour nous enseigner les aléas de la vie, il en profite pour nous inciter à nous unir : « Fò n ini vwa nou, ansanm fò n ini fwa nou. » Après tout, l’union fait la force, n’est-ce pas notre devise. Mais G-Money n’oublie pas les morts : « M ap voye yon rest in peace pou sa k ale… » et suivi d’un encouragement à leur famille : « … ke fanmi yo pran fyèl. » « Nou chak ki la s on viktim… », voici comment débute le couplet de l’artiste qui vient après G-Money. Blessés ou pas, morts ou vivants, personne ne peut crier qu’il est sorti indemne de cette catastrophe. Une fille au voit d'ange arrive ensuite et illustre avec une image hyper simple, mais forte, l’espoir : « Yon jou solèy la va leve pou li fè n sispann kriye. » Finalement, nous sommes obligés de comprendre que nous ne pouvons que regarder devant, car les choses du passé restent dans le passé, nous ne pouvons les modifier. Cela, Noldy le comprend bien et l’illustre avec subtilité dans un conditionnel bien choisi : « Si kreyon lavi te gen gòm, gen chapit m t ap efase. Regrè, soufrans, sikatris ak lòt ankò m t ap siprime. » Avec des « si » on peut vraiment mettre Paris en bouteille ! Mais dans les paroles qui suivent, Noldy nous encourage à ne pas abandonner, car nous sommes des combattants. Alors comme de vrais soldats, nous n’avons pas à quitter les fronts face à une attaque inattendue de l’ennemi. Chaque artiste sur cette production appréhende le séisme d’une manière. Frè Steev y voit une leçon : « Men s on leson, yon enstriksyon, lanati just vle fè pase. » Mais quelle leçon ? Ne serait-il pas important de revoir les matériaux de nos constructions ? Un jour, un jeune homme a dit a une fille qu'il aime : « Dans sa folie, l'homme a créé le passé et le futur, mais seul le présent fait véritablement partie de notre vie. » Eh bien l’artiste qui vient après Frè Steev l’a peut-être compris en encourageant de la sorte les gens : « Fòs ak kouraj, mare senti w kenbe. » Utilisant la deuxième personne du singulier, il donne ainsi l’impression qu’il te parle particulièrement en t’encourageant à t’accrocher au présent. Ensuite dans un rap enragé, comme on dit chez moi, le rappeur suivant nous parle de son expérience personnelle : « M viv yon 14 Out enfènal, se pa lòt moun k ap vin di m, e m santi m ankonbre, lè dekonm yo se frè m yo l t ap konble. » Il n’y a pas de mots plus sincères que ces mots. Il finit son couplet avec cette phrase qui inspire encore l’union : « Chak enstans dwe konsène, pot apui pou sa ki akapble. » Et comment il porte son appui lui ? Avec sa voix et celle de sa bande. En parlant du présent, le dernier rappeur du track dit concernant de ceux qui sont partis : « Genyen k pa menm bay yon dènye kiss kiss kiss. » Sur cette phrase, j’ai une question : As-tu quelqu’un que tu aimes ? Avoue ton amour. Vous pouvez ne pas finir par sortir ensemble. Mais au moins tu auras été franc.


Un projet de vidéo.  

Nous serons tous d’accord, à travers ces analyses, que la musique est véritablement belle et profonde ! Pour rendre la musique plus exceptionnelle, ces jeunes voudraient faire une vidéo. Tous leurs moyens déjà épuisés dans l’enregistrement, ils font maintenant appel à la bonne foi de la société pour trouver les moyens d’atterrir avec ce projet combien honorable. Vous pouvez leur faire don d’argent afin qu’ils puissent couvrir les frais de déplacements et pays le videomaker. Un particulier voulant leur faire dont d’une douzaine de T-shirts noirs ou blancs serait le bienvenu. Vous pouvez les contacter aux : +509 47419959 ou +509 44 65 1248. J’en profite de l’occasion pour vous mettre la musique juste en-bas. Bonne écoute. 





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