À Camp-Perrin nous ne sommes pas confinés, mais en vacances.


À l'extrémité du Sud, juste avant le département de la Grand'Anse, à 22 kilomètres de la ville des Cayes,  il existe une petite commune verte et distincte tellement calme et propre, tellement admirée par les visiteurs qu'elle eut le surnom de « Yon ti kote apa ». Elle est connue non seulement pour sa beauté, mais aussi pour sa civilité, ses capacités intellectuelles, sa perspicacité et son discernement. Mais depuis le début de la crise du Coronavirus, il semblerait que cette communauté a perdu toutes ses capacités intellectuelles. Depuis l'annonce du confinement par le gouvernement, un flot de natifs Camp-Perrinois est de retour dans leur « demanbre ». Étant donné que de nombreuses universités et beaucoup d'emplois sont temporairement en pause, des jeunes universitaires ou cadres qui vivent dans d'autres coins du pays où à l'étranger sont revenus. Être confiné c'est difficile, heureusement qu'en pleine nature c'est plus ou moins supportable, mais les Camp-Perrinois n'auraient-ils pas confondu confinement et vacances ?

Les après-midi et les week-ends à Camp-Perrin en ce moment de crise sont malheureusement semblable à l'été, en pleine fête patronale. La commune est réellement chaude avec des motards qui circulent partout avec leurs motocyclettes de cascades à quatre roue ou à deux roues, les gens n'arrêtent pas de marcher sans raison. En voiture ou à motocyclettes, les gens inondent la ravine du Sud en quête de plaisir avec leurs bouteilles d'alcool. Un vrai fourmillement qui donnerait tout pour atteindre le paroxysme du plaisir en buvant et en sexant. Les bars et les night-club n'arrêtent pas d'accueillir les gens sans aucune mesure de protection, aucun masque voire respecter la distance sociale. La situation présente est nettement en contradiction au Camp-Perrin qu'on connaît réellement.

Dans ce présent article, nous voulons quand même nous rappeler que si de nombreuses activités sont en pause, c'est parce que nous sommes dans une période de crise et non en vacances. Ce n'est pas le moment de faire du tourisme et de jouer les vacanciers. Nous aimerions nous rappeler que le mot « crise », selon sa racine chinoise est un temps de décision pour le meilleur ou pour le pire. Serions-nous assez perspicaces pour nous rendre compte de notre vulnérabilité et de prendre des décisions qui rendront notre futur moins difficile que notre présent ?


Auteur: Hérard Jocelyn Godson.

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